Chaque structure culturelle a besoin d’une vraie analyse RH & financière d'évaluation

Voici une méthode adaptée au domaine de la culture en comptabilité publique : contraintes réglementaires, logique budgétaire, contrôle interne, régies, mandatement, CP/AE, etc.


🧩 1. Cadrage et collecte des données

🎯 Objectifs

  • Comprendre l’organisation, les activités et les contraintes.

  • Identifier les documents disponibles et leur qualité.

🔍 Données à collecter

  • Budgets primitifs (BP), DM, CA/CR (compte administratif ou compte de gestion du comptable).

  • État des restes à réaliser (RAR entrées/sorties).

  • Balances comptables (n-1 à n-5 idéalement).

  • Comptes de régies (billetterie, bar, boutique…).

  • Justificatifs RH : effectifs, masse salariale par programme, organigramme.

  • Documents de suivi : tableaux de bord, outils Excel, rapports d’activité, subventions.

  • Organisation interne : fonctionnement des services, calendriers, missions, gouvernance.

✔️ Livrables internes

  • Liste des données disponibles / manquantes.

  • Première cartographie de l’activité.


🧭 2. Analyse budgétaire initiale (macro)

🔍 Vérifications

  • Évolution BP vs CA ou/et CFU sur 3 années :

    • Taux d’exécution.

    • Sous-consommation ou surconsommation récurrente.

    • Fiabilité des prévisions.

📊 Points clés

  • Répartition fonctionnement / investissement.

  • Dépendance aux financeurs (part collectivité, État, autofinancement).

  • Poids de la masse salariale.

  • Capacité d’autofinancement.

  • Variation des crédits récurrents (ex : crédits artistiques, maintenance, fluides).


💼 3. Analyse de l’exécution budgétaire et comptable

🏦 Dépenses

  • Analyse par nature (chapitre / article) et destination (missions culturelles, exposition, médiation, patrimoine, évènement, spectacle…).

  • Détection d’anomalies : dépenses exceptionnelles, charges mal imputées.

  • Mise en cohérence avec l’activité (ex : plus d’expo = plus de dépenses techniques ?).

💶 Recettes

  • Subventions : conformité, consommation, relance éventuelle.

  • Recettes propres : billetterie, locations, bar, boutique.

  • Régies (si existantes) : qualité du contrôle de l’ordonnateur, remontées régulières, écarts de caisse.

📑 Vérifications réglementaires

  • Mandatement / liquidation.

  • Délais de mandatement.

  • Typologie et conformité des pièces.

  • Correcte imputation M4/M14/M57 selon statut.


👥 4. Analyse RH

🔍 Documents étudiés

  • Masse salariale réelle vs budgétée.

  • Heures supplémentaires, astreintes, intermittents / vacataires.

  • Coût par service / programme.

  • Évolution GVT (glissement vieillesse technicité).

  • Analyse du temps de travail (forfait jours, annualisation si applicable).

  • Ratio administratif / artistique / technique.

🎯 Objectifs

  • Identifier les dérives structurelles.

  • Mesurer le poids RH dans le budget (souvent 60–80 % en culture).

  • Détecter rigidités, sous-dimensionnements ou sureffectifs.


🔧 5. Analyse des engagements, AE / CP et RAR

🎯 Objectif

Vérifier si la structure a une vision claire de ses engagements pluriannuels.

🎯 Points d’analyse :

  • Cohérence AE/CP.

  • Engagements sans couverture budgétaire.

  • RAR : pertinence, obsolescence, besoins de reprise.

  • Abonnements, contrats récurrents, maintenance, délégations.


📦 6. Analyse de la trésorerie et relation trésor public

Même si en comptabilité publique la trésorerie n’est pas gérée par l’établissement, on analyse :

  • Délais de paiement.

  • Rejets de mandats.

  • Qualité du dialogue avec la TG / DGFIP.

  • Gestion des régies.

  • Qualité de la piste d’audit fiable.


🧮 7. Analyse de la structure financière

🔍 Calcul et interprétation de ratios adaptés au secteur public :

  • Taux d’autofinancement global.

  • Évolution des recettes propres par rapport aux charges.

  • Poids de la masse salariale.

  • Poids de la subvention par visiteur / spectacle / usager.

  • Taux d’exécution budgétaire.

  • Ratio investissements / fonctionnement.

📊 Mise en perspective :

Comparaison avec :

  • Structures culturelles similaires (musées, EPCC, scènes populaires, SMAC).

  • Années précédentes.


🎭 8. Analyse par activité (si possible analytique)

Même si la compta publique n’oblige pas l’analytique, on peut reconstruire :

  • Coût par exposition / spectacle / projet.

  • Poids des activités non rentables / déficitaires (normal en culture, mais à mesurer).

  • Taux de couverture par secteur : billetterie, bar, boutique, locations.


🎯 9. Diagnostic final et préconisations

C’est la partie la plus stratégique, avec préconisations graduées :

📌 Préconisations organisationnelles

  • Réallocation des budgets par mission.

  • Renforcement du suivi analytique.

  • Mise en place de tableaux de bord fiables.

  • Refonte des procédures internes (mandats, engagements, régies).

📌 Préconisations financières

  • Ajustement de la masse salariale.

  • Réallocation entre fonctionnement et investissement.

  • Optimisation recettes propres (billetterie, locations, mécénat).

📌 Préconisations RH

  • Outils de suivi du temps de travail.

  • Mise à jour de l’organigramme fonctionnel.

  • Gestion prévisionnelle des compétences.


📘 10. Restitution et plan d’action

Livrables

  • Rapport structuré (30–60 pages).

  • Synthèse exécutive pour la direction / financeur.

  • Plan d’action chiffré et priorisé.

Forme

  • Réunion de restitution.

  • Échanges avec les équipes.

  • Ajustement des préconisations si nécessaire.


📌 Conclusion

👉 Une bonne analyse financière en comptabilité publique ne se limite pas aux chiffres :
elle confronte les données budgétaires, comptables, RH, organisationnelles et opérationnelles pour donner une vision complète de la santé et des risques

Vous pouvez télécharger le fichier texte pour vous guider à réaliser ce rapport : 

https://cfeg.rogu.fr/rapport-danalyse-rh-et-financiere-pour-les-structures-culturelles-en-comptabilite-publique/

 

Si vous voulez des conseils, vous pouvez me consulter.

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