Chaque structure culturelle a besoin d’une vraie analyse RH & financière d'évaluation
Voici une méthode adaptée au domaine de la culture en comptabilité publique : contraintes réglementaires, logique budgétaire, contrôle interne, régies, mandatement, CP/AE, etc.
1. Cadrage et collecte des données
Objectifs
Comprendre l’organisation, les activités et les contraintes.
Identifier les documents disponibles et leur qualité.
Données à collecter
Budgets primitifs (BP), DM, CA/CR (compte administratif ou compte de gestion du comptable).
État des restes à réaliser (RAR entrées/sorties).
Balances comptables (n-1 à n-5 idéalement).
Comptes de régies (billetterie, bar, boutique…).
Justificatifs RH : effectifs, masse salariale par programme, organigramme.
Documents de suivi : tableaux de bord, outils Excel, rapports d’activité, subventions.
Organisation interne : fonctionnement des services, calendriers, missions, gouvernance.
Livrables internes
Liste des données disponibles / manquantes.
Première cartographie de l’activité.
2. Analyse budgétaire initiale (macro)
Vérifications
Évolution BP vs CA ou/et CFU sur 3 années :
Taux d’exécution.
Sous-consommation ou surconsommation récurrente.
Fiabilité des prévisions.
Points clés
Répartition fonctionnement / investissement.
Dépendance aux financeurs (part collectivité, État, autofinancement).
Poids de la masse salariale.
Capacité d’autofinancement.
Variation des crédits récurrents (ex : crédits artistiques, maintenance, fluides).
3. Analyse de l’exécution budgétaire et comptable
Dépenses
Analyse par nature (chapitre / article) et destination (missions culturelles, exposition, médiation, patrimoine, évènement, spectacle…).
Détection d’anomalies : dépenses exceptionnelles, charges mal imputées.
Mise en cohérence avec l’activité (ex : plus d’expo = plus de dépenses techniques ?).
Recettes
Subventions : conformité, consommation, relance éventuelle.
Recettes propres : billetterie, locations, bar, boutique.
Régies (si existantes) : qualité du contrôle de l’ordonnateur, remontées régulières, écarts de caisse.
Vérifications réglementaires
Mandatement / liquidation.
Délais de mandatement.
Typologie et conformité des pièces.
Correcte imputation M4/M14/M57 selon statut.
4. Analyse RH
Documents étudiés
Masse salariale réelle vs budgétée.
Heures supplémentaires, astreintes, intermittents / vacataires.
Coût par service / programme.
Évolution GVT (glissement vieillesse technicité).
Analyse du temps de travail (forfait jours, annualisation si applicable).
Ratio administratif / artistique / technique.
Objectifs
Identifier les dérives structurelles.
Mesurer le poids RH dans le budget (souvent 60–80 % en culture).
Détecter rigidités, sous-dimensionnements ou sureffectifs.
5. Analyse des engagements, AE / CP et RAR
Objectif
Vérifier si la structure a une vision claire de ses engagements pluriannuels.
Points d’analyse :
Cohérence AE/CP.
Engagements sans couverture budgétaire.
RAR : pertinence, obsolescence, besoins de reprise.
Abonnements, contrats récurrents, maintenance, délégations.
6. Analyse de la trésorerie et relation trésor public
Même si en comptabilité publique la trésorerie n’est pas gérée par l’établissement, on analyse :
Délais de paiement.
Rejets de mandats.
Qualité du dialogue avec la TG / DGFIP.
Gestion des régies.
Qualité de la piste d’audit fiable.
7. Analyse de la structure financière
Calcul et interprétation de ratios adaptés au secteur public :
Taux d’autofinancement global.
Évolution des recettes propres par rapport aux charges.
Poids de la masse salariale.
Poids de la subvention par visiteur / spectacle / usager.
Taux d’exécution budgétaire.
Ratio investissements / fonctionnement.
Mise en perspective :
Comparaison avec :
Structures culturelles similaires (musées, EPCC, scènes populaires, SMAC).
Années précédentes.
8. Analyse par activité (si possible analytique)
Même si la compta publique n’oblige pas l’analytique, on peut reconstruire :
Coût par exposition / spectacle / projet.
Poids des activités non rentables / déficitaires (normal en culture, mais à mesurer).
Taux de couverture par secteur : billetterie, bar, boutique, locations.
9. Diagnostic final et préconisations
C’est la partie la plus stratégique, avec préconisations graduées :
Préconisations organisationnelles
Réallocation des budgets par mission.
Renforcement du suivi analytique.
Mise en place de tableaux de bord fiables.
Refonte des procédures internes (mandats, engagements, régies).
Préconisations financières
Ajustement de la masse salariale.
Réallocation entre fonctionnement et investissement.
Optimisation recettes propres (billetterie, locations, mécénat).
Préconisations RH
Outils de suivi du temps de travail.
Mise à jour de l’organigramme fonctionnel.
Gestion prévisionnelle des compétences.
10. Restitution et plan d’action
Livrables
Rapport structuré (30–60 pages).
Synthèse exécutive pour la direction / financeur.
Plan d’action chiffré et priorisé.
Forme
Réunion de restitution.
Échanges avec les équipes.
Ajustement des préconisations si nécessaire.
Conclusion
Une bonne analyse financière en comptabilité publique ne se limite pas aux chiffres :
elle confronte les données budgétaires, comptables, RH, organisationnelles et opérationnelles pour donner une vision complète de la santé et des risques.
Vous pouvez télécharger le fichier texte pour vous guider à réaliser ce rapport :
Si vous voulez des conseils, vous pouvez me consulter.
